Wednesday, February 24, 2010

Lisette Model








Lisette Model If Lisette Model took up photography as a way of earning a living, it is also true that she always fought for her own subjects, rather than simply carry out the assignments given by editors. She believed that for a photograph to be successful its subject had to be something that “hits you in the stomach.” This could be something familiar or something unfamiliar. For Model, the camera was an instrument for probing the world, a way of capturing aspects of a permanently changing reality that otherwise we would fail to see. Model always said that she looked but did not judge. Yes, her photographs of the Promenade des Anglais in Nice were published by the left-wing journal Regards, in 1935, but she was not interested exclusively either in the rich or in the poor, and her images are much more about human relations. Her work evinces empathy, curiosity, compassion and admiration, and reflects the photographer’s attraction to voluminous forms, energy and liveliness, to emphatic gesture and expression: the world as stage. The critic Elizabeth McCausland has described Model’s camerawork as expressing “a subconscious revolt against the rules.” This exhibition of some 120 of Lisette Model’s most representative photographs illustrates the very bold and direct approach to reality that made her one of the most singular proponents of street photography, the particular form of documentary photography that developed in New York during the 1940s, through the camerawork of such as Helen Levitt, Roy de Carava and Weegee. Alongside the photographs, archive film and sound recordings of Lisette Model will evoke the photographer’s life, and there will be copies of magazines to which she contributed (Regards, Harper’s Bazaar, etc.). Curator: Cristina Zelich Exhibition organized by Jeu de Paume and the Fundación MAPFRE In partnership with A Nous, Azart Photographie, Blast, de l'air, LCI, La Tribune, FIP

Monday, February 22, 2010

Elliott Erwitt - Magnum Gallery





Elliott Erwitt - Magnum Gallery

Jusqu'au 13 mars 2010
Magnum Gallery

En parallèle de l'importante rétrospective à la Maison Européenne de la Photographie, l’artiste Elliott Erwitt est présent dans une exposition plus concise à la Magnum Gallery au coeur du sixième arrondissement.

Parmi les meilleurs de tout les temps, Elliott Erwitt affectionne de nombreux sujets pour ses photographies. Toutefois, quelque soit celui qu’il ait choisi, sa griffe perdure à travers le temps. Membre de l’agence Magnum Photos depuis 1953, ce dernier excelle dans l’art de s’emparer d’un instant. Toujours présent au bon endroit et au bon moment, Erwitt est un examinateur allègre de la vie quotidienne. De même, l’aspect floué de certaines images rend compte de ce désir profond de retenir la seconde.

Erwitt ne photographie pas souvent ses sujets de face, comme pour préserver une certaine intimité et conserver l’aspect irréfléchi de l’acte. Il saisit des instants humoristiques ou beaucoup plus durs, en suggérant le rire ou la souffrance. Créateur de regards jusque-là inexistants, de parallèles, ou de rencontres inattendues, Erwitt fait fusionner à merveille les clins d’oeil et l’ironie. Parmi ses sujets favoris, on retrouve les enfants, peut être pour leurs fraîcheur et leurs spontanéité ainsi que les chiens qui ne comprennent pas réellement qu’ils sont photographiés et qui préservent donc, par la même occasion, une attitude naturelle.

Au sein de la très cosy Magnum Gallery, on retrouve certaines photos célébrissimes d’Elliott Erwitt aux cotés d’autres clichés, moins connus du grand public. Toutefois, que ce soit au travers de natures mortes ou de jeux de miroirs, on reste toujours plongé dans cette recherche de la capture de l’éphémère. La Magnum Gallery met en plus à disposition un grands nombres de livres et de catalogues retraçant le travail d’Elliott Erwitt.

Alix Murat

Tuesday, February 9, 2010

Izis, Paris des Rêves

Izis, Paris des Rêves

Le MoMA de New York avait exposé en 1951 les œuvres de cinq photographes français. On a parlé d’un mouvement « humaniste ». C’étaient Brassaï, Robert Doisneau, Willy Ronis, Cartier-Bresson, et Izis. La Mairie de Paris ne prend pas un bien grand risque en exposant le moins connu des cinq, Izis.

Izis est né en Lituanie en 1911. Fuyant les persécutions antijuives, Izis, de son vrai nom Izraëlis Bidermanas, émigre à Paris en 1930. Il y tiendra un studio de photo, mais devra une fois encore fuir, et se réfugier pendant la guerre cette fois dans le Limousin. Il sera arrêté, torturé par les nazis et, à sa libération par la Résistance, Izisprendra le maquis.

À la Libération, ce photographe-poète est l’ami de Jacques Prévert, pour qui il est un « colporteur d’images », d’Aragon, de Colette, de Marc Chagall et de Vercors. Il collabore avec l’hebdomadaire communiste Regards, avec Paris Match, livrant tout aussi bien des images très sociales de reporter (les mineurs par exemple) comme des portraits des stars d’alors, Grace Kelly, Gina Lollobrigida, Roland Petit.

Mais l’œuvre d’Izis va bien au-delà. Elle est d’une grande richesse et d’une grande originalité alors que l’histoire de la photographie le cantonne injustement à l’imagerie d’un Paris populaire. Willy Ronis se scandalisait de « cette mise au purgatoire » des photographies d’Izis dont il vantait la démarche esthétique. « La photo d’Izisa sa propre musique, simple, harmonieuse et délicate, qui cache sous ses airs populaires l’intranquillité de quelques notes de requiem. »

Izis disait : « J’appuie sur le déclic quand je suis à l’unisson avec ce que je vois. »

L’exposition est divisée en 9 chapitres.
- Les maquisards, naissance d’un artiste (1944). Portraits bruts de combattants, pas rasés, sans artifices, entre deux actions.
- Paris éternel (1945-1977). Le Tout-Paris des artistes et des écrivains, mais aussi la rue et l’âpreté du quotidien. Le cœur du réalisme poétique et de l’humanisme dans la photographie.
- Portraitiste et reporter, Paris Match(1949-1969). Izis devient une grande signature de l’hebdo. Une série de Roland Petit mimant avec ses doigts son travail de chorégraphe, Albert Camus, Kessel, Laurencin, Calder, Soulages, etc.
- Charmes de Londres (1952). « Nous nous sommes beaucoup promenés (Prévert et moi) ensemble dans Paris et à Londres (…) il trouvait dans mes photos les sujets qui lui tenaient à cœur, les amoureux, les enfants (…) nous avions une vision proche. »
- The Queen’s People (1953). Izis, « le photographe que l’on envoie là où il ne se passe rien », est chargé de couvrir pour Paris Match les préparatifs et les « à-côtés » du couronnement de la Reine Elisabeth. Ironique.
- Paradis terrestre (1953). Pour et autour de Colette.
- Israël (1955). « J’ai eu l’impression que c’était le pays de mon enfance : j’ai reconnu le paysage. » Réminiscences bibliques ?
- Le cirque d’Izis (1965). Petits cirques de quartiers, bateleurs, jongleurs, errants pour qui les barrières de langues n’existent pas.
- Le monde de Chagall (1969). Seul journaliste accepté par le peintre sur le chantier du plafond de l’Opéra Garnier, Izis intègre Chagall à sa peinture.

Izis, Paris des Rêves, du 20 janvier au 29 mai 2010 ; exposition gratuite à l’Hôtel de Ville, 5 rue Lobau 75004 Paris, tous les jours de 10 à 19h sauf dimanche et jours fériés.

Transmis par André Balbo