Thursday, May 12, 2011

Il neige tellement qu'on se croirait dans le nez de Kate Moss


Kate Moss par les plus grands photographes à La Galerie de l’Instant

Remarquée à 14 ans par Bettina Rheims, Kate Moss devient dès le début des années 90, la muse de nombreux artistes, créateurs de mode et photographes. Depuis ses premiers clichés, elle ne cesse de susciter l’intérêt du public. Son physique atypique, son charme nonchalant, sa silhouette filiforme et son attitude désinvolte, font vite d’elle une des plus grandes icônesde sa génération. Encensée puis critiquée, elle reste néanmoins au centre de l’attention, certains lui reprochent un physique trop androgyne tandis que d’autres, tel Calvin Klein mettent en avant sa beauté, si particulière, contrastant avec les modèles Cindy Crawford ou Claudia Schiffer. Après 20 ans de controverses et de succès, la Galerie de L’Instant a décidé de lui rendre hommage en organisant une exposition intitulée Kate Moss et les plus grands photographes. Y sont exposés les clichés de Kate Moss par Paolo Roversi, Corinne Day, Mario Sorrenti, Bert Stern, Patrick Demarchelier ou Mary McCartney.

Kate Moss par les plus grands photographes

Du 13 mai au 14 septembre

Galerie de l'Instant

46 rue de Poitou

75003 Paris

ouvert du mardi à samedi de 11h à 19h

le dimanche de 14h30 à 18h30

Kate Moss par Richard Dumas

Richard Dumas, 1999
tirage baryté 25 x 25 cm
(©Richard Dumas/Agence Vu, courtesy Galerie de l’Instant, Paris)

ALL PARIS IS ANISH KAPOOR

ANISH KAPOOR / Galerie Kamel Mennour

ALMOST NOTHING

12 mai – 23 juillet 2011

Ce printemps 2011, l’artiste britannique Anish Kapoor mène de front plusieurs projets d’envergure à Paris. Dans le cadre du programme Monumenta, sa grande sculpture s’étendra sous la verrière du Grand Palais (11 mai - 23 juin). Dans le même temps, l’artiste exposera dans la chapelle de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris un ensemble de récentes sculptures en ciment, hautes tours grises générées par un logiciel et édifiées par une machine (12 mai – 11 juin).

Pour sa première exposition personnelle à la galerie Kamel Mennour, Anish Kapoor présente un ensemble d’œuvres autour de l’idée du vide et de l’immatérialité, concepts récurrents depuis le milieu des années 1980. À la suite des Pigment Pieces qui l’ont rendu célèbre, l’artiste entreprit de creuser la pierre afin d’en tapisser l’intérieur de pigment sombre. Il s’aperçut bien vite que ce vide n’était pas vide, et qu’il ouvrait sur une obscurité insondable, pleine de la terreur que chacun pourrait y projeter.

Les sculptures réunies dans cette exposition abordent chacune une facette spécifique de l’œuvre d’Anish Kapoor, lequel fait appel à des techniques et des matériaux très divers: on y croisera des œuvres en résine, en acier miroir, en pigments ou encore en fibre de verre. Certaines ont une réelle dimension historique, en raison de la rupture qu’elles ont marquée dans la carrière de l’artiste. C’est le cas par exemple de The Healing of St Thomas, présentée à Venise en 1990, alors qu’Anish Kapoor représente la Grande Bretagne. Il s’agit de la première œuvre de l’artiste intégrant véritablement l’architecture. Elle consiste en une incision dans le mur, plaie dont l’intérieur a été tapissé de pigment rouge. Elle constitue une référence au thème catholique de l’incrédulité de Saint Thomas, la béance dans le corps du christ devenant ici une blessure dans la peau du bâtiment.

Sister (2005) se présente sous la forme d’une douce et discrète dépression creusée dans le mur, comme si ce dernier respirait. Évoquant une sorte d’umbilicus mundi, de nombril, elle est issue d’une série d’œuvres de tonalité blanche inspirées par le site d’Uluru en Australie, formes gravides qui, en raison de leur quasi invisibilité, nécessitent le déplacement du spectateur pour être perçues.

L’artiste réalise des miroirs concaves et convexes depuis le milieu des années 1990. La surface de Untitled (2011) paraît au premier abord vide, mais elle est pleine de toutes les possibilités d’un monde qu’elle avale et retourne. Ce regard renversé constitue ce que l’artiste nomme le «sublime moderne».

Né en 1954 à Bombay, il est installé à Londres depuis le début des années 1970. Son travail a rapidement gagné une considération internationale célébrée par de nombreux prix dont le fameux Turner Prize qu’il remporta en 1991. Sa démarche fit depuis l’objet de nombreuses expositions personnelles dans les musées les plus prestigieux du monde dont le Guggenheim, le Louvre, la Royal Academy, la Tate Modern, etc. Il lui a été récemment commandé de concevoir le signal marquant les prochains Jeux Olympiques à Londres, une sculpture de 116 mètres de haut intitulée « Orbit ».

ANISH KAPOOR / École des Beaux-Arts de Paris

12 mai – 11 juin 2011

Anish Kapoor investit également la chapelle de l’École nationale supérieure des beaux-arts. Dans la nef de ce monument vénérable, l’artiste installera un ensemble de ses récentes sculptures de ciment. Ces hautes tours grises évidées se présentent sous la forme de proto-architectures, sortes d’édifices des premiers temps de l’humanité, comme par exemple les ziggourats en briques mésopotamiennes. En un sens, elles renouent avec l’esprit animant les œuvres de pigments qui ont rendu l’artiste célèbre au début des années 1980. En dépit de leur facture artisanale, ces Cement Works sont conçus avec l’aide d’un logiciel, tandis qu’une machine, expulsant et déposant la matière, procède à leur édification. Ces œuvres témoignent de l’intérêt de l’artiste pour l’auto-génération, concept hérité du mot sanskrit svayambh. Les sculptures d’Anish Kapoor donnent en effet la sensation de ne pas avoir été créées par une main humaine et d’avoir toujours été là, à l’instar de certaines formes à la beauté confondante élaborées durant des millénaires par les forces de la nature: on songe aux tombants de corail, à certaines formations rocheuses… «Tout part du corps», déclare Anish Kapoor. C’est pourquoi ces œuvres ont également une dimension organique, déjà sous-jacente dans les sculptures en cire rouge réalisées au cours des dix dernières années. Les Cement Works évoquent les enroulements des intestins.

La chapelle des Beaux-arts, où fut créé le Musée des monuments français en 1791, abrite une collection remarquable de copies de peintures et de sculptures de la Renaissance italienne, notamment du Jugement dernier de Michel-Ange et du Colléone de Verrochio. Entre les formes d’Anish Kapoor, archaïques et néanmoins créées à l’aide d’une technologie de pointe, et ce qu’on estime être le plus grand raffinement jamais atteint par la civilisation occidentale, le contraste sera violent. Il questionnera sans aucun doute la nature de ce qu’on nomme l’art.

Anish Kapoor, Gallery Kamel Mennour

Friday, May 6, 2011

La 9e édition du Festival Paris Cinéma


La 9e édition du Festival Paris Cinéma, présidé par Charlotte Rampling et soutenu par la Mairie de Paris, se tiendra du 2 au 13 juillet dans une quinzaine de salles et lieux parisiens.


Avec une programmation qui vous sera dévoilée au fil des semaines, le Festival Paris Cinéma vous proposera sa sélection du meilleur de la production cinématographique de l'année à travers, notamment, des hommages et des rétrospectives de grandes personnalités du cinéma mondial.



Quatre invités à l'honneur


  • MICHAEL LONSDALE
    Du cinéma français le plus populaire jusqu'aux films d'auteurs les plus exigeants (Duras, Robbe-Grillet) en passant par la Nouvelle Vague et quelques-uns des plus grands cinéastes (Welles, Buñuel, Losey), la carrière de Michael Lonsdale épouse plus de 50 ans de l'histoire du cinéma. Un parcours vertigineux que retracera une rétrospective d'une trentaine de films au Champo.


  • JERZY SKOLIMOWSKI
    Pour la première fois en France, le festival proposera une rétrospective intégrale de l'oeuvre du grand cinéaste polonais Jerzy Skolimowski (courts et longs métrages) qui se tiendra au Nouveau Latina en sa présence. Sa filmographie, ramassée mais essentielle, présente depuis les années 60 autant de chefs-d'oeuvre salués partout dans le monde, de Travail au noir à Deep End - dont une ressortie en salles et sur copie neuve est prévue le 13 juillet (Carlotta Films) - en passant par Le Départ et Quatre Nuits avec Anna.
  • GAEL GARCIA BERNAL
    De Amores perros d'Alejandro Iñarritu à La mauvaise éducation de Pedro Almodovar cet acteur, réalisateur et producteur joue depuis plusieurs années un rôle de première importance dans le cinéma mexicain, œuvrant à la création et la diffusion de films exigeants, ainsi qu'à l'émergence de nouveaux talents. Outre une rétrospective de ses films, le festival lui offrira une carte blanche composée de films mexicains.
  • MICHEL OCELOT
    Depuis Kirikou et la sorcière (dessin animé), Princes et Princesses (ombres chinoises), Azur et Asmar(images de synthèse) et son dernier film Les Contes de la nuit (3D), à découvrir en avant-première, cet incroyable raconteur d'histoires, fantastique bâtisseur d'images, réinvente continuellement la magie de l'enfance. Retrouvez Michel Ocelot au Studio des Ursulines, et lors de l'avant-première des Contes de la Nuit au Gaumont Marignan.

Rétrospective Don Siegel



Paris Cinéma a décidé de rendre hommage à ce cinéaste passionnant avec la projection de l'intégrale de ses longs métrages au Grand Action. Plusieurs séances seront présentées par Jean-Baptiste Thoret et Serge Chauvin, critiques de cinéma. Vingt ans après sa mort, il est temps de redécouvrir Don Siegel.

"A visage découvert" Portraits de Alfredo Salazar au Festival Nomades 2011



La 3ème édition de Nomades se déroulera du 19 au 22 mai 2011 aux sources de la création dans le Haut Marais à Paris 3ème.

Galeries d’art, ateliers d’artistes et d’artisans, centres culturels, musées, lieux de patrimoine et de connaissance…

Plus de 200 participants ouvriront leurs portes pour proposer au public des moments privilégiés de dialogue et d’échanges avec les acteurs de la création.


3 parcours vous sont proposés :

  • un parcours des lieux de création

    (galeries d’art, show room de mode ou de design..)
  • un parcours des créateurs

    (Ateliers d’artistes-plasticiens, vidéastes et artisans)
  • un parcours des lieux de culture et de connaissance

    (Musées, centres culturels, lieux de culte, jardins…)

Au total, près de 200 acteurs de la création du quartier collaborent bénévolement à l’aventure Nomades pour faire découvrir leur univers et rendre l’art accessible à tous.


La nuit des galeries le 19 mai, temps fort de Nomades

Moment phare de cette 3ème édition, la soirée du jeudi 19 mai sera spécialement consacrée aux galeries d’art partenaires de Nomades, qui resteront ouvertes en nocturne pour permettre au public de profiter plus longuement de leur visite.


Un rendez-vous unique aux sources de la création

Haut lieu de la création, le 3ème arrondissement renferme une vitalité artistique et culturelle unique. Reflet de la diversité des talents et de la richesse des savoir-faire représentés dans le Haut Marais, Nomades valorise la création sous toutes ses formes (art, mode, design…) et nourrit les liens entre les créateurs et le public.

Rembrandt, a t-il pensé au moment photographique quand il a réalisé les peintures de Christ?


Commentaire de Alfredo Salazar sur l'expo "Rembrandt et la figure du Christ" en exposition au Musée de Louvre.


Sur chacune de ces petites études, l’attitude et l’expression du sujet diffèrent, l’artiste voulant témoigner des diverses facettes du tempérament du Christ : humilité, douceur, compassion, vulnérabilité, doute, souffrance. Rembrandt vit au contact avec les juifs d’Amsterdam et Il a fait venir plusieurs personnages de cette communauté a son studio pour pouvoir imaginer et tracer les traits physiques de Jésus.



Pendant les vingt premières années de sa vie d’artiste, Rembrandt a représenté le Christ à d’innombrables reprises en restant fidèle aux précédents établis par l’art des anciens Pays-Bas et l’art italien, mais un grand changement est survenu dans la conception qu’il s’en fait au cours des années 1640. Rembrandt vit au contact de la communauté juive d’Amsterdam lorsqu’il entreprend de peindre plusieurs figurations en buste du Christ. Il y récuse toute représentation idéalisée et choisit de traiter Jésus comme une figure historique. Il défie alors la haute autorité spirituelle du prototype transmis depuis l’Antiquité et promulgué par l’Église chrétienne universelle. Cette image canonique, voire stéréotypée du Christ, avait été affirmée par des siècles de tradition, et affinée au fil de controverses ecclésiastiques – parfois dans le sang. Le modèle repose alors essentiellement sur la « Lettre de Lentulus », qui donne une description (apocryphe) idéale de Jésus.

Repenser l’imagerie du Christ est un sujet de choix pour un peintre aussi soucieux de rendre compte des passions et de la vérité d’un destin individuel. Ces visages peints sont remarquables par l’empathie qu’ils suscitent, véritable marque de la nouvelle formulation de la personnification divine qu’a développée Rembrandt. Sur chacune de ces petites études, l’attitude et l’expression du sujet diffèrent, l’artiste voulant témoigner des diverses facettes du tempérament du Christ : humilité, douceur, compassion, vulnérabilité, doute, souffrance. Par cette image radicalement différente de celle mise en avant jusqu’alors dans l’art européen, Rembrandt cherche à représenter l’émotion éprouvée et suscitée par le Christ, faisant du corps de celui-ci le réceptacle des sentiments.

Si elle ouvre la voie à de nouvelles recherches picturales, cette expérimentation de Rembrandt demeure un phénomène isolé, reprise par certains de ses élèves seulement. Ensuite la parenthèse se referme sans faire école et les essais du maître n’entraînent pas de changement radical dans la représentation du Christ en peinture.

La réflexion menée par Rembrandt autour de la double nature du Christ relève d’une problématique à la fois théologique et artistique : la question de la présence exceptionnelle et la mise en peinture de son surgissement dans le réel. Les scènes bibliques sont incontestablement celles dans lesquelles Rembrandt déploie avec le plus d’ampleur son extraordinaire talent de narrateur. Plus que dans tout autre thème, Rembrandt y fait preuve de la puissance de ses moyens et de son talent à disposer les figures et donner de l’intensité aux scènes, quels que soient l’épisode ou le nombre de personnages. Le moindre mouvement est déterminant pour la cohésion des figures entre elles et montre combien l’artiste maîtrisait la construction d’une scène.

Ce n’est pas un hasard si un lien étroit unit les sept « Têtes » au type du Christ mis en forme durant les années de sa maturité, notamment dans des œuvres aussi significatives que les Pèlerins d’Emmaüs du Louvre et La Pièce aux Cent Florins. Visage, corps, silhouette, des lignes générales au détail de la peau : tout cela compose la « figure » du Christ vue par Rembrandt. La peinture illusionniste qu’il a privilégiée à ses débuts se fait de plus en plus allusive et suggestive. Ce changement d’orientation significatif dans son traitement des sujets religieux révèle une conception plus apaisée et méditative. Sans que soit jamais altérée la force narrative de son art, la présence active et puissante du Christ parmi la foule laisse peu à peu la place à une tranquillité et une sérénité sublimes.

Petit à petit Rembrandt développe l’idée que, par sa seule présence, le Christ est un objet de méditation et donc nécessairement un objet de perception. Cette perception du Christ par les personnes auxquelles il apparaît et la réaction de ces dernières à sa présence, les sentiments qui naissent en elles, constituent une préoccupation constante dans l’œuvre religieuse de Rembrandt. De ce fait, il est certains moments du ministère de Jésus qui posent des questions analogues à celles entourant les événements qui ont suivi sa mort et sa résurrection : Le Christ dans la maison de Marthe et Marie, Le Christ apparaissant aux disciples, Le Christ apparaissant aux disciples sur le Mont des Oliviers se détachent de la sorte parmi les épisodes de la vie de Jésus. Ces thèmes forment autant de satellites nécessaires autour du groupe d’esquisses peintes, elles-mêmes entourant les Pèlerins d’Emmaüs du Louvre.

Dans ces œuvres, Rembrandt met en forme une réponse artistique des plus personnelles à la présence du Christ, entre méditation et émotion. Cette dimension méditative reflète l’intime conception qu’avait Rembrandt de l’essence du Christ comme flambeau spirituel et l’image du Christ qui en résulte eut sans doute un sens profond pour l’artiste, outre l’évident défi lancé à la grande tradition de ses prédécesseurs de la Renaissance nordique (primitifs flamands, Dürer, Lucas de Leyde...).













Zaha Hadid sur le parvis de l'IMA

Par FTV avec AFP

Le pavillon Mobile Art de Zaha Hadid sur le parvis de l'Institut du monde arabe à Paris (mai 2011)

Le pavillon Mobile Art de Zaha Hadid sur le parvis de l'Institut du monde arabe à Paris (mai 2011)

AFP / Thomas Samson










Un étrange vaisseau blanc créé par Zaha Hadid est installé sur le parvis de l'Institut du monde arabe à Paris

Jusqu'au 30 octobre, il permet pour la première fois au public parisien de découvrir une oeuvre de l'architecte britannique d'origine irakienne, prix Pritzker (considéré comme le Nobel d'architecture) en 2004.

Le pavillon Mobile Artabrite une exposition conçue par Zaha Hadid elle-même et présentant une sélection de ses oeuvres.


La visite permet une immersion dans l'univers organique et sensuel de l'architecte. Mondialement connue, elle n'a encore jamais construit dans la capitale française.

Le pavillon tout en rondeur de Zaha Hadid , qu'elle qualifie de "donut déformé", engage un dialogue jubilatoire avec les moucharabiehs de la façade de l'IMA, conçue dans les années 1980 par l'architecte Jean Nouvel, Prix Pritzker 2008.

Le Mobile Art a été créé en 2007 pour Chanel, à la demande de Karl Lagerfeld. Sa mission première était d'exalter le sac Chanel, revisité par des artistes contemporains. Il a ainsi atterri à Hong Kong, Tokyo et New York en 2008.

Mais la crise financière a conduit la marque de luxe à suspendre en 2009 les étapes suivantes, Moscou et Paris. "Par décence", au regard du contexte, explique à l'AFP Bruno Pavlovsky, président des activités Mode chez Chanel. "Ce n'était plus dans l'air du temps", ajoute-t-il. L'"Ovni" a alors été remisé dans des conteneurs au Havre.

"Il y a un an et demi, j'ai appris que Chanel cherchait un endroit pour le pavillon. J'ai aussitôt proposé de l'accueillir", raconte Dominique Baudis, le président de l'IMA. "On a l'impression qu'il a été fait pour venir se poser ici. Il a juste la bonne taille", souligne-t-il. "Zaha Hadid , née à Bagdad, est la plus grande architecte contemporaine issue du monde arabe", ajoute-t-il.

Chanel a fait don de la structure nomade à l'IMA "sans aucune contrepartie", indique Dominique Baudis. "C'est un magnifique cadeau", ajoute-t-il.

Le pavillon nomade a été restauré pendant plusieurs mois par l'entreprise mécène Fayat. La dalle du parvis a été renforcée pour recevoir cette structure de 80 tonnes d'acier, d'une surface d'emprise de 770 m2.

L'IMA a demandé à Jean Nouvel son feu vert pour installer le pavillon. Il l'a accordé "sans difficulté", selon Dominique Baudis. Lors de l'inauguration du pavillon, Jean Nouvel a indiqué apprécier que la structure en préfabriqué installée sur le parvis de l'IMA depuis plusieurs années soit partie pour l'occasion (elle a trouvé un point de chute dans le Nord-Pas-de-Calais).

"Le Mobile Art est une vraie architecture nomade, qui est faite pour se promener", a souligné Jean Nouvel. "On a envie de caresser l'objet", a-t-il confié.

Pour sa part, Zaha Hadid dit avoir "toujours aimé" le bâtiment de l'IMA.

Pour Dominique Baudis, "l'idée est de garder le plus longtemps possible" sa création sur le parvis et d'en faire un lieu d'expositions temporaires autour de la création arabe contemporaine.

Une trentaine des projets internationaux de Zaha Hadid sont présentés dans l'exposition. En France, elle a conçu la tour de la CMA-CGM à Marseille et le bâtiment Pierre Vives pour le département de l'Hérault, actuellement en construction à Montpellier.

Récemment, Zaha Hadid a dessiné le Maxxi, premier musée national d'art contemporain d'Italie, à Rome.

L'exposition sur le site de l'IMA

Le Leviathan d'Anish Kapoor

Par Valérie ODDOS

Anish Kapoor devant une de ses oeuvres exposée à Mumbai (novembre 2010)

Anish Kapoor devant une de ses oeuvres exposée à Mumbai (novembre 2010)

AFP / Punit Paranjpee










L'installation de l'oeuvre d'Anish Kapoor qui sera présentée à partir du 11 mai au Grand Palais a commencé

Il faut une semaine pour mettre en place l'immense sculpture rouge qui va engloutir le public.

Le Leviathan sera exposé par le sculpteur britannique d'originie indienne dans le cadre de la quatrième édition de Monumenta, qui propose à un artiste contemporain l'espace de la nef du Grand Palais depuis 2007.


Anish Kapoor, né en 1954 à Bombay, a choisi de réaliser une seule oeuvre, une seule couleur, une seule forme. "Je veux que les visiteurs éprouvent une sorte de choc, esthétique mais aussi physique", a expliqué l'artiste. Et il a voulu garder le secret sur cette sculpture, qui sera monumentale. Pendant des mois, les détails ont été tenus secrets mais à quelques jours de l'ouverture, les organisateurs ont accepté d'en révéler une partie.

"C'est une immense sculpture vide de près de 80.000 m3, une grande enveloppe rouge sombre qui tiendra grâce à la pression de l'air insufflé à l'intérieur", a indiqué à l'AFP Jean de Loisy, le commissaire de l'exposition.

L'installation a commencé cette semaine. Il faudra une semaine pour monter l'oeuvre. Elle sera exposée pendant six semaines jusqu'au 23 juin.

Le visiteur expérimentera un étrange voyage à l'intérieur du ventre d'un monstre, baptisé Leviathan. Il avancera dans un espace utérin, rouge sombre, faiblement éclairé. La sculpture sera "impressionnante physiquement pour le visiteur qui se retrouvera face à une muraille de couleur rouge de plus de 35 m de haut avec extrêmement peu de recul. Cela lui donnera conscience de sa vulnérabilité", explique Jean de Loisy.

L'oeuvre de Kapoor est une prouesse technique. Des milliers de lés de PVC ont été soudés entre eux. Les soudures forment un dessin élégant et très travaillé, comme les tendons d'un muscle. Mais l'artiste n'apprécie guère qu'on évoque les détails techniques de l'oeuvre. "Elle doit rester magique", souligne le commissaire.

Le Grand Palais, un espace incroyable
"Le Grand Palais est un espace incroyable, merveilleux, qui paraît encore plus grand quand on est dedans", a déclaré Anish Kapoor à l'AFP, lors de l'un de ses passages à Paris à l'automne. "Son échelle représente une véritable défi", a relevé l'artiste, qui a reçu le prestigieux prix Turner d'art contemporain en 1991.

Le titre de l'oeuvre, Leviathan, renvoie à un monstre aquatique de la mythologie phénicienne, mentionné dans la Bible. Mais aussi au livre de Thomas Hobbes où le Léviathan est une métaphore de l'Etat tout puissant.

Monumenta, quatrième édition
Lancé en 2007 par le ministère de la Culture, "Monumenta" est un événement ulturel qui propose à un artiste contemporain renommé de créer une oeuvre inédite pour l'espace monumental de la nef du Grand Palais.

Après l'Allemand Anselm Kiefer en 2007, l'Américain Richard Serra en 2008, le Français Christian Boltanski en 2010, c'est au tour d'Anish Kapoor de se mesurer au Grand Palais et à son immense verrière.

Une oeuvre dédiée à Ai Weiwei
Anish Kapoor a annoncé mardi dédier son oeuvre à l'artiste chinois Ai Weiwei, qui serait détenu au secret en Chine, jugeant "inacceptables" son arrestation et sa disparition il y a un mois. "Quand les gouvernements réduisent au silence les artistes, cela témoigne de leur barbarie", a estimé Anish Kapoor dans une déclaration écrite à l'AFP.