Wednesday, December 8, 2010


Tıo Fotografer – le collectıf. à l'Institut Suédois de Paris

DANS LE CADRE DU MOIS DE LA PHOTO A PARIS, NOVEMBRE 2010

Expo photo. Dix jeunes photographes s’unissent en 1958 en un collectif. Par leur curiosité et leurs visions indépendantes de tous dogmes, ils constituent une alternative à l’establishment photographique de la Suède d’après-guerre. Tout au long de leurs carrières, de nombreux séjours et contacts à l’étranger influencent fortement leurs univers artistiques qui touchent à tous les genres photographiques. Avec d’autres grands noms, ils contribuent à la réputation mondiale dont bénéficie la photographie suédoise durant les années 1950 et 1960.

Les membres du groupe sont Sten Didrik Bellander, Harry Dittmer, Sven Gillsäter, Hans Hammarskiöld, Rune Hassner, Tore Johnson, Hans Malmberg, Pål-Nils Nilsson, Georg Oddner et Lennart Olson.

L’exposition est complétée par des œuvres du photographe françaisEdouard Boubat, l’un des amis et inspirateurs des membres de Tio Fotografer. Ces photos sont issues de la collection de la Maison européenne de la photographie à Paris.

Susan Philipsz remporte le Turner Prize

Susan Philipsz est la lauréate du prix Turner 2010 pour son oeuvre Lowlands.

L'artiste écossaise Susan Philipsz a remporté lundi 6 décembre le Turner Prize, qui récompense chaque année un artiste britanique de moins de 50 ans.

L'oeuvre de l'artiste écossaise, Lowlands, est une interprétation d'une chanson de marin perdu en mer au XVIe siècle, que l'artiste a chanté sous trois ponts de la rivière Clyde à Glasgow.

Le Turner Prize a souvent fait polémique, comme en 1999, quand le prix a été remis à l'artiste Tracey Emin pour son oeuvre Mon lit, qui représentait un lit aux draps défaits. Le prix est accompagné d'une récompense de 25000 livres, soit 30000 euros

Monday, December 6, 2010

Andrée Putman à l’Hôtel de Ville


Andrée Putman in the Richard René Fashion Show

January 2006. Photo by Alfredo Salazar


Andrée Putman à l’Hôtel de Ville


Rétrospective consacrée au monstre sacré du design, Andrée Putman. L’œuvre de cette diva de 85 printemps, ambassadrice du "style à la française" sera présentée à travers des rééditions de mobilier, reconstitutions de lieux, ou encore son légendaire piano « Voie lactée » .... Une expo gratuite à découvrir à l'Hôtel de Ville du 10 novembre 2010 au 26 février 2011.


L’intérieur du Concorde, c’était elle. Les loges VIP du Stade de France aussi. De même, les accessoires pour la maison chez Prisunic. Ou le piano « Voie lactée » qu’elle a dessiné pour Pleyel France, le plus vieux fabriquant de piano au monde. On pourrait citer aussi, en vrac, les bureaux de Jack Lang, au ministère de la culture (1985), celui de Jacques Chaban-Delmas, à l’hôtel de région de Bordeaux, ceux du ministère des Finances (1989), du conseil général des Bouches du Rhône (1993), du Conseil général des deux Sèvres (2004).


A 85 printemps, Andrée Putman est une icône du design français…

Il était temps qu’une exposition d’envergure lui soit consacrée en France.


Andrée Putman a fait carrière à l’étranger, et en particulier à New-York, qui a été la première à discerner le talent derrière les excentricités d’Andrée Putman. "New-York est la ville la plus vibrante du monde. C’est le point de départ de beaucoup de choses, y compris pour moi", confiait la designer en 2008, au moment où le Consultat de France à New-York lui consacrait une exposition pour célébrer ses 25 ans de carrière.

Le commissariat de l’exposition revient à Olivia Putman. L’exposition présent des rééditions de mobilier (notamment la chaise en fer Mallet-Stevens), des reconstitutions de lieux qui l’ont faite connaître, le piano « Voie lactée » conçu par cette pianiste de formation. Il sera également question des amitiés et des échanges qu’Andrée Putman a tissés toute sa vie avec des artistes contemporains. Mariée à la fin des années 50 avec le collectionneur, éditeur et critique d’art Jacques Putman, Andrée a côtoyé sa vie durant le gotha de la création contemporaine. L’exposition rend donc hommage aux amitiés qui ont profondément influencé le style Putman. On citera Pierre Alechinsky mais aussi Bram Van Velde, Klein ou encore Giacometti.


Andrée Putman en 10 dates

23 décembre 1925 : Andrée Christine Aynard naît à Paris dans le VIe arrondissement.

1944 : A 19 ans, elle reçoit le premier prix d’harmonie du Conservatoire de Paris des mains de Francis Poulenc.

1958 : A 33 ans, Andrée Putman collabore avec la chaîne Prisunic en tant que directrice artistique des rayons maison. Elle y défend l'idée d'un design accessible à tous.

1968 : Elle fait ses débuts à l'agence de style Mafia. Là, elle fait la rencontre décisive de Didier Grumbach et créé avec lui Créateurs et Industriels.

1978 : Andrée Putman créé Écart, première agence à laquelle succédera vingt ans plus tard, l’Agence Andrée Putman qu’elle dirige toujours, à Paris dans le XIVème arrondissement. La société Ecart International produit des rééditions de pièces de mobilier de créateurs alors oubliés, tels Eileen Gray, Mariano Fortuny ou Robert Mallet-Stevens.

1984 : On lui confie l’aménagement de l’hôtel Morgans à New York. Le carrelage noir et blanc et le grès sont un succès. Le Morgans ouvre la voie à de nombreuses autres collaborations hôtelières : Le saint James Club à Paris, Le Lac à Kobé, Im Wasserturm à Cologne, Sheraton à Roissy, Ritz Carlton à Wolfsburg, Pershing Hall à Paris…

1990 : Elle travaille pour le Concorde et aménage le CAPC-Musée d'art contemporain de Bordeaux dans les entrepôts Lainé : Ce bâtiment porte haut sa volonté de retrouver la structure originelle des lieux dans lesquels elle intervient et son goût pour les espaces industriels.

2005 : Guerlain désigne l’agence d’Andrée pour revoir l’aménagement de son espace historique, sur les Champs-Élysées.

2007 : Ouverture de l’hôtel The Putman, à Hong Kong

2008 : Elle dessine le piano à queue Voie Lactée pour Pleyel France. Une exposition lui est consacrée au Consulat de France à New-York.



Informations pratiques
Andrée Putman
Hôtel de Ville de Paris
5 rue de Lobau
75004 Paris
Métro: Hôtel de ville (lignes 1, 11)
Bus: lignes 70, 72, 74, 76, 96
Du 10 novembre 2010 au 26 février 2011
Tous les jours, sauf dimanches et jours fériés, de 10h à 19h
Dernière entrée : 18h15
Gratuit
Pas de visites de groupes.

Tendance Floue déja 20 ans


photo Olivier Culmann -Tendance Floue



Collectif Tendance Floue déja 20 ans

par Christian Caujolle



Lorsqu’il se crée, il y a vingt ans, le collectif Tendance Floue, tout en affirmant une volonté de rester inclassable, se situe.


C’est souvent le propre des projets qui se veulent différents – et qui le sont – car, autant ils se fondent sur ce qu’ils refusent et tentent, au nom des utopies qui les portent, d’inventer de nouveaux chemins qui contournent les balises, autant il leur est difficile, parce qu’ils avancent, d’être éternellement « ailleurs ».

En se nommant « collectif », les cinq fondateurs affirmaient d’abord ne pas appartenir – ou refuser – la structure des agences qui ont connu en France un devenir spectaculaire qui leur fit dominer, au niveau mondial, le terrain de l’information par la photographie. Ils anticipaient à leur manière intuitive la « crise », déjà existante.

Parce qu’ils voulaient rester, profitant de cette belle exception française, une « association à but non lucratif », ils ne choisirent pas le modèle de coopérative – auquel ils viennent d’adhérer – qui permit l’existence et le développement de Magnum. Pour la même raison et parce qu’ils souhaitaient que les photographes restent entièrement maîtres de leur contenu et donc de l’entrée éventuelle de nouveaux photographes, ils refusèrent également d’être une « agence de photographes » sur le modèle de VU’ dont ils pouvaient se sentir proches en tant qu’auteurs. Ils furent donc un collectif.

C’est-à-dire une entité, mais qui ne saurait exister sans que l’on soit plusieurs. Et, dans la pratique et dans la cohérence de la pensée utopique, sans que chacun, à l’intérieur du groupe, ne reste parfaitement indépendant, voire individualiste.

La souplesse du terme « collectif » permet évidemment de l’habiter et de le remplir de bien des envies, des désirs, des pratiques. Et des rêves.

S’ils ont été copiés, aussi bien dans l’appellation que dans les grands principes, « les » Tendance Floue restent les seuls, sur la durée, à vraiment avoir élaboré et réalisé des projets collectifs.

Jusqu’à ce que, parfois de façon un peu caricaturale, chacun disparaisse dans l’identité du groupe.

Engagés, concernés par les situations sociales, les enjeux politiques et géopolitiques, farouchement attachés à affirmer leur écriture et leur démarche individuelle, ils ont essaimé dans la presse et l’ont enrichie avant qu’elle ne se transforme en peau de chagrin. Mais ils ont toujours, et de façon souvent originale, considéré et mis en oeuvre le livre et l’exposition, les interventions sauvages, les projections, une forme de décalage qui ont nom liberté.

Pour un groupe qui aime la fête, qui en a organisé de mémorables, qui peut faire rimer sans problème fêtard, pétard et pinard, qu’est-ce que cela peut donc signifier de « fêter les 20 ans » ? La réponse est au fond de leurs yeux, dans le cheminement parfois déroutant de leur pensée, entre leurs mains et celles de ceux qui les accompagnent.

Christian Caujolle