Friday, April 23, 2010

Le Paris de Bettina Rheims

Le Paris de Bettina Rheims

Par Violaine Binet,

Dans l'objectif de Bettina Rheims, Paris est ville de chair mieux que de pierre.

Bettina Rheims, Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont, Paris

Dans l'objectif de Bettina Rheims, Paris est ville de chair mieux que de pierre.

A la Bibliothèque nationale de France, une exposition de la photographe Bettina Rheims raconte la capitale, façon néopolar.

C'est une fiction. Un jeu avec l'imaginaire, truffé de références

culturelles et d'allusions autobiographiques.

On est loin du Paris documentaire de l'entre-deux-guerres:

celui de Doisneau, gavroche et poétique, ou celui de Brassaï,

irradié d'ombre et de lumière. Mais c'est d'abord un univers.

Dans l'objectif de Bettina Rheims, Paris est ville de chair mieux

que de pierre. Fleur de bitume ou héroïne fatale, les corps sont

statuaires, le sujet féminin tient le rôle principal.

Sous les pavés, Eros.


L'auteur de Chambres closes et son complice Serge Bramly

ont eu l'idée de ce travail en 2008. "Nous avons commencé

par faire des listes: désirs, plaisirs, fantasmes, cauchemars."

Naît alors un scénario sous influence surréaliste.

Une jeune femme, B, part en quête de Rose, sa soeur jumelle,

supposée disparue. Cette intrigue de polar se développe en

13 épisodes qui sont autant d'hypothèses sur les pistes à suivre.

Pour trouver Rose, B s'infiltre dans des milieux interlopes,

se déguise sous des visages successifs.

Par exemple, Bête de jour, la photographie que nous avons

choisie. La séquence est un hommage au film de Buñuel.

B, Inge Van Bruystegem, danseuse et mannequin belge, s'imagine

dans la peau de sa soeur, séquestrée dans une maison de passe.

Le décor est fourni par un hôtel de Pigalle.

Sous les traits du client pervers, on reconnaît le comédien

Jean-Pierre Kalfon, proche de la photographe et de feu

Pierre Clémenti. Un clin d'oeil. Ce projet en abonde, ainsi

le casting mêlant inconnus et célébrités - Monica Bellucci,

Naomi Campbell, Valérie Lemercier, etc. - venues poser "par amitié".

On se perdrait un peu dans l'histoire si le film réalisé par Serge Bramly

et projeté dans les salles n'était là pour nous éclairer.

Mais face aux splendides tirages en noir et blanc, le plaisir l'emporte.

"Joyau de l'art gothique" tour du Palais de Justice, côté Sainte Chapelle (à gauche), "Paris Diadème", l'Observatoire de Paris, Audrey Marnay (à droite).

Bettina Rheims, courtesy of Galerie Jérôme de Noirmont, Paris

"Joyau de l'art gothique" tour du Palais de Justice, côté Sainte Chapelle (à gauche), "Paris Diadème", l'Observatoire de Paris, Audrey Marnay (à droite).


Rose, c'est Paris, du 8 avril au 2 juillet, BNF Richelieu, 58, rue de Richelieu, Paris 2e, www.bnf.fr

No comments:

Post a Comment