Friday, February 4, 2011

Chanel No. 5 Un éternel féminin qui continue de séduire du haut de ses 90 printemps...


Chanel by Warhol

En 1953, lors d'une interview, un journaliste demanda à Marilyn Monroe ce qu'elle portait au lit, elle répondit: "Rien d'autre que quelques gouttes de Chanel n°5"

Depuis sa création, le parfum a traversé le monde et fut incarné par les plus belles femmes.

En 1921, Gabrielle Chanel (alias Coco) fait appel à Ernest Beaux pour créer son propre parfum. Il était considéré comme le plus grand parfumeur du monde, au début du XXe siècle. Elle ne lui donne alors qu'une seule consigne : "Je veux un parfum artificiel, je dis bien artificiel comme une robe, c'est-à-dire fabriqué. Je suis un artisan de la couture. Je ne veux pas de rose, de muguet, je veux un parfum qui soit un composé".

Pourquoi "n°5" ?

Ernest Beaux présenta à Coco Chanel deux séries d'échantillons numérotés de 1 à 5 et de 20 à 24. Elle choisit le n°5, et le nomma ainsi : "Je lance ma collection le 5 mai, cinquième mois de l'année, laissons lui le numéro qu'il porte et ce numéro 5 lui portera chance". Coco avait vu juste...

La composition ?

"Le N°5 est l'unique exemple d'un parfum qui prend de l'étrangeté à mesure que le temps passe. Chaque année ajoute à son charme, à son mystère, à sa profondeur". C'est ainsi que Jacques Polge, créateur exclusif des Parfums Chanel depuis 1979, parle de la fragrance qui a institué le style de tous les parfums de Chanel.

Parfum symbole de la sensualité, il se compose d'un bouquet de fleurs telles que le jasmin, la rose de mai, l'iris ou le muguet. En notes de fond on retrouve la vanille Bourbon, le bois de Santal et le musc, le ylang-ylang, une fleur des Comores reprenant le dessus.

Ernest Beaux, ce pionnier de la parfumerie moderne dira plus tard qu'il a trouvé son inspiration au sommet du monde, dans les émanations d'une indescriptible fraîcheur qu'exhalent les lacs du Grand Nord, au soleil de minuit. Il élabore une architecture sans note dominante, mais d'une richesse florale étourdissante. Pas moins de 80 composants, dont le pouvoir olfactif est exalté par les aldéhydes, utilisés pour la première fois dans des proportions inédites.

Chanel n°5, une image...

Helmut Newton, Richard Avedon, Irving Penn, Daniel Jouanneau, Patrick Demarchelier ou Bettina Rheims, chacun ont à leur tour immortalisé ce jus iconique. Des réalisations d'un luxe épuré qui ont contribué au mythe de Chanel N°5. Après Mademoiselle Chanel et Marilyn Monroe, un florilège d'égéries, de nom en lettres majuscules ont incarné ce jus si unique.

Candice Bergen, Suzy Parker, Ali Mac Graw, Lauren Hutton, Jean Schrimpton, Cheryl Tiggs... Mais aussi Catherine Deneuve qui, au moment où le magazine Lookl'élit "femme la plus belle de l'année", installe, de 1968 à 1976, à travers la caméra d'Avedon, Newton ou Pires, une relation subtilement intime avec le spectateur, dans une série de spots pour les Etats-Unis. Carole Bouquet dans les années 80, puis Estella Warren, associent à leur tour leur personnalité au parfum le plus vendu au monde.

En 1969, Richard Avedon réalise à New York, sous l'impulsion de Jacques Helleu, le premier film scénarisé, consacré à N°5. C'est le film publicitaire le plus cher jamais produit. Il inaugure une longue saga de films à grand spectacle, véritables superproductions de quelques secondes, qui créent l'événement autour de N°5. Dans les années 80, Ridley Scott apporte un esthétisme sensuel, à la mise en scène de grands espaces et d'architectures épurées. En 1993, Bettina Rheims donne la parole à Carole Bouquet, soulignant ainsi le caractère affirmatif du parfum. En 1994, Jean-Paul Goude explore la technique nouvelle du morphing. Deux ans plus tard, Gérard Corbiau joue la surprise en faisant sortir un orchestre de la mer. Puis Luc Besson revisite le Petit Chaperon Rouge et recrée, à sa manière, un univers onirique qui renouvelle l'esprit subtilement décalé du parfum. Les grands thèmes d'inspiration de Chanel apparaissent ainsi dans des films somptueux, où se retrouvent une esthétique immédiatement identifiable, une vision totalement cinématographique.

Un flacon épuré

Coco Chanel affirmait que ce n'était pas le flacon qui faisait le parfum, mais davantage ce qu'il y avait à l'intérieur. Elle choisit donc une fiole toute simple, en verre, qu'elle estampilla d'une étiquette noire et blanche. L'objet sera exposé, en 1959, au musée d'Art moderne de New-York. Depuis le flacon a connu quelques évolutions, mais garde toujours son côté raffiné qui a fait son succès.

Une arme de séduction

Une goutte déposée derrière l'oreille, au creux du coude, au point de pulsation du poignet, le résultat est imminent, la séduction opère.


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