Thursday, December 3, 2009

Saâdane Afif - Prix Marcel Duchamp 2009






Saâdane Afif - Prix Marcel Duchamp 2009

LeSamedi 24 octobre, Alfred Pacquement (directeur du musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle Centre Pompidou et président du jury) a officiellement remis le Prix Marcel Duchamp 2009 à Saâdane Afif.

Le Prix Marcel Duchamp a été créé en 2000 par l'Association pour la Diffusion Internationale de l’Art Français (ADIAF) - le plus grand regroupement de collectionneurs d’art contemporain en France (250 membres) - en partenariat avec le Centre Pompidou.

Son ambition est de distinguer un artiste français (ou résidant en France), représentatif de sa génération et travaillant dans le domaine des arts plastiques et visuels : installation, vidéo, peinture, photographie, sculpture...

A l’image de Marcel Duchamp, ce prix souhaite rassembler les artistes les plus novateurs dans leur génération et encourager toutes les formes artistiques nouvelles qui stimulent la création.

Les artistes nommés disposent chacun d'un stand à la FIAC (partenaire de l'événement depuis 2005), et bénéficient d'une publication dans le catalogue édité pour l'occasion. Le lauréat se voit également offrir une exposition personnelle de deux mois dans l’espace 315 du Centre Pompidou, une dotation financière de 35'000 euros offerte par l’ADIAF, une participation de l’ADIAF à la production de l’oeuvre, et la publication par le Centre Pompidou d’un catalogue consacré à l’artiste.


La nomination du Prix Marcel Duchamp 2009

Le Prix Marcel Duchamp est organisé en deux temps : les membres du comité de sélection de l’ADIAF établissent la liste des artistes nommés, puis cette « sélection d’artistes » est ensuite soumise à un jury international réunissant des experts dont les avis font autorité dans le monde de l’art contemporain (conservateurs, critiques, collectionneurs français et étrangers).

En 2009, le jury international du Prix Marcel Duchamp était composé de : James Cottrell, collectionneur (Etats-Unis), Gilles Fuchs, président de lʼADIAF (France), Dakis Joannou, collectionneur (Grèce), Kasper König, directeur du Ludwig Museum, Cologne (Allemagne), Charlotte Laubard, directrice du CAPC Bordeaux (France), Jacqueline Matisse-Monnier, artiste (France, Etat-Unis), et Alfred Pacquement, directeur du Musée national dʼart moderne, Centre Pompidou (France).

Sa tâche était de ne retenir qu'un seul des quatres artistes sélectionnés : Saâdane Afif (né en 1970 - sculpture, installation), Damien Deroubaix (né en 1972 - peinture), Nicolas Moulin (né en 1970 - vidéo) et Philippe Perrot (né en 1967 - peinture).

Pour l'aider à formuler son choix, une présentation des travaux a été assurée par des rapporteurs choisis par les artistes. En 2009, ceux-ci étaient : Caroline Bourgeois (commissaire dʼexposition, conseiller artistique auprès de la François Pinault Foundation pour Philippe Perrot), Zoë Gray (curatrice au Witte de With, Rotterdam pour Saâdane Afif), Eric Mangion (directeur du Centre National dʼArt Contemporain de la Villa Arson, à Nice pour Nicolas Moulin) et Ralph Melcher (directeur des Musées de la Sarre à Saarbrücken pour Damien Deroubaix).

Samedi 24 octobre 2009, le jury a finalement rendu son verdict : Saâdane Afif rejoint le « clan » très fermé des lauréats du Prix Marcel Duchamp - composé jusqu'à présent de Thomas Hirschhorn (2000), Dominique Gonzalez-Foerster (2002), Mathieu Mercier (2003), Carole Benzaken (2004), Claude Closky (2005), Philippe Mayaux (2006), Tatiana Trouvé (2007) et Laurent Grasso (2008) - avec son projet Vice de Forme : In Search of Melodies.



Ce projet est le fruit d'une recherche musicale et formelle. À l'origine, une sculpture, Vice de Forme, née d'un dialogue reconstitué par l'artiste entre la caricature d'une centrale nucléaire de Reiser (1974) et la très suggestive sculpture de Man Ray Presse Papiers à Priape (1920). Saâdane Afif a invité douze artistes, musiciens, écrivains et critiques d'art à écrire douze textes de chansons dédiés à cette sculpture.

Avec Louis-Philippe Scoufaras au piano, l'artiste a cherché de possibles accompagnements musicaux pour chacun d'entre eux. Ces ébauches de chansons encore en suspens sont la matière même de l'oeuvre présentée à la galerie Michel Rein, pour la première fois le soir du vernissage et enregistrées fidèlement par le piano mécanique.

Ce piano, énième des vanités sculpturales de Saâdane Afif, continue à habiter l'installation, restituant en boucle les odes à l'attention de Vice de Forme, l'objet muse. Cette sculpture aux formes élémentaires se présente, mélancolique, au regard du public. Animée par le souffle enclenché par la performance, elle tourne sur elle-même.


Saâdane Afif

Plasticien français né à Vendôme en 1970, lauréat en 2005 du prix international d’art contemporain de la Fondation Prince Pierre de Monaco, Saâdane Afif crée des installations sensorielles où se mêlent sculptures, vidéo, musique et jeux de lumière. L’artiste travaille sur l’exploration des langages plastiques pour représenter la complexité du monde. Son œuvre est marqué par une logique coopérative et la création de ponts entre disciplines.

Ses installations in situ, légères et graves à la fois, sont le fruit de nombreuses collaborations. Pour l’écriture des textes, Saâdane Afif sollicite des écrivains et critiques d’art en leur demandant de « traduire » certaines de ses oeuvres en chanson, puis invite des musiciens à mettre ces textes en musique. Son credo : « Notre société et les structures qui la régissent, monde de l’art compris, incitent profondément au repli sur soi. Or, les idées et les formes gagnent souvent à être partagées. »

L'œuvre présentée lors de la Fiac est intitulée Vice de Forme : in search of mélodies. Sous la forme d'une affiche de concert et d'un cartel d'exposition, elle invite le visiteur à se déplacer pour voir son autre exposition organisée à la galerie Michel Rein...


Parmi ses dizaines d'expositions personnelles et collectives :
« Itinéraire bis », exposition collective au musée Gassendi de Digne-les-Bains (manifestation hors les murs du Frac Provence Alpes Côte d'Azur), du 25 novembre 2009 au 20 mars 2010.
« Vice de Forme: In Search of Melodies », Galerie Michel Rein, Paris, du 22 octobre au 28 novembre 2009.
« Zweckgemeinschafft » (commissariat : Art at Work), exposition collective au MICAMOCA de Berlin, du 17 septembre au 17 octobre 2009.
« Technical specifications », Witte de With, Rotterdam, 2008.
« Antidote 4 », Galerie des Galeries Lafayette, Paris, 2008.
« Two... », FRAC Basse-Normandie, Caen, 2008.
« One », FRAC Pays de Loire, Carquefou, 2008.
« Daniel Buren invite... », Domaine Pommery, Reims, 2007
« Artistes français de A à Z », galerie Gabrielle Maubrie, Paris, 2007.
« Notre Histoire », Palais de Tokyo, Paris, 2006.
« Antidote 2 », Galerie des Galeries Lafayette, Paris, 2006.
« ... d'où l'écoute prend forme », Centre d'art Passerelle (cur. François Quintin), Brest, 2006.
« Deaf -from the audible to the visible », galerie Frank Elbaz, Paris, 2006.
« Expérience de la durée », Biennale d'art contemporain de Lyon, 2005.
« Antidote 1 », Galerie des Galeries Lafayette, 2005.
« Lyrics », Palais de Tokyo, Paris, 2005.
« Memory Lost », Villa Arson, Nice, France, 2003.
« Poetic Lambda », Le Collège/Frac Champagne-Ardenne, Reims, 2001.



En 2009, le Prix Marcel Duchamp a reçu le soutien de Lombard Odier, Sanofi-Aventis, Artcurial, DTAM, Fondation d’entreprise Hermès et Inlex IP Expertise.

Comme chaque année, les 4 finalistes du prix Marcel Duchamp montraient leur art. Deux d’entre eux sont plutôt expressionnistes : Philippe Perrot présente un tableau très proche de l’art de Egon Schiele, “on s’y cogne” et le peintre Damien Deroubaix a mis à profit ses connaissances des techniques de gravure sur bois et de sérigraphie pour évoquer en deux sculptures et une peinture sur bois comment nous sommes constamment surveillés.

Les deux autres candidats proposent des réflexions plus pointues : Nicolas Moulin fait réfléchir sur l’urbanisme et l’organisation de notre espace de vie avec une œuvre qui tient autant de la maquette que de la sculpture : “Interlichtenstadt”, et Saadane Afif continue sa recherche formelle, qui interroge l’image, mais aussi et surtout, la musique.

1 comment:

  1. "À l'origine, une sculpture, Vice de Forme, née d'un dialogue reconstitué par l'artiste entre la caricature d'une centrale nucléaire de Reiser (1974) et la très suggestive sculpture de Man Ray Presse Papiers à Priape (1920). Saâdane Afif a invité douze artistes, musiciens, écrivains et critiques d'art à écrire douze textes de chansons dédiés à cette sculpture.Avec Louis-Philippe Scoufaras au piano, l'artiste a cherché de possibles accompagnements musicaux pour chacun d'entre eux. "
    Si j'ai bien compris, on a encore récompensé du vide camouflé par des professionnels et habillé par les vendeurs........

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