Le pavillon Mobile Art de Zaha Hadid sur le parvis de l'Institut du monde arabe à Paris (mai 2011)

Le pavillon Mobile Art de Zaha Hadid sur le parvis de l'Institut du monde arabe à Paris (mai 2011)

AFP / Thomas Samson










Un étrange vaisseau blanc créé par Zaha Hadid est installé sur le parvis de l'Institut du monde arabe à Paris

Jusqu'au 30 octobre, il permet pour la première fois au public parisien de découvrir une oeuvre de l'architecte britannique d'origine irakienne, prix Pritzker (considéré comme le Nobel d'architecture) en 2004.

Le pavillon Mobile Artabrite une exposition conçue par Zaha Hadid elle-même et présentant une sélection de ses oeuvres.


La visite permet une immersion dans l'univers organique et sensuel de l'architecte. Mondialement connue, elle n'a encore jamais construit dans la capitale française.

Le pavillon tout en rondeur de Zaha Hadid , qu'elle qualifie de "donut déformé", engage un dialogue jubilatoire avec les moucharabiehs de la façade de l'IMA, conçue dans les années 1980 par l'architecte Jean Nouvel, Prix Pritzker 2008.

Le Mobile Art a été créé en 2007 pour Chanel, à la demande de Karl Lagerfeld. Sa mission première était d'exalter le sac Chanel, revisité par des artistes contemporains. Il a ainsi atterri à Hong Kong, Tokyo et New York en 2008.

Mais la crise financière a conduit la marque de luxe à suspendre en 2009 les étapes suivantes, Moscou et Paris. "Par décence", au regard du contexte, explique à l'AFP Bruno Pavlovsky, président des activités Mode chez Chanel. "Ce n'était plus dans l'air du temps", ajoute-t-il. L'"Ovni" a alors été remisé dans des conteneurs au Havre.

"Il y a un an et demi, j'ai appris que Chanel cherchait un endroit pour le pavillon. J'ai aussitôt proposé de l'accueillir", raconte Dominique Baudis, le président de l'IMA. "On a l'impression qu'il a été fait pour venir se poser ici. Il a juste la bonne taille", souligne-t-il. "Zaha Hadid , née à Bagdad, est la plus grande architecte contemporaine issue du monde arabe", ajoute-t-il.

Chanel a fait don de la structure nomade à l'IMA "sans aucune contrepartie", indique Dominique Baudis. "C'est un magnifique cadeau", ajoute-t-il.

Le pavillon nomade a été restauré pendant plusieurs mois par l'entreprise mécène Fayat. La dalle du parvis a été renforcée pour recevoir cette structure de 80 tonnes d'acier, d'une surface d'emprise de 770 m2.

L'IMA a demandé à Jean Nouvel son feu vert pour installer le pavillon. Il l'a accordé "sans difficulté", selon Dominique Baudis. Lors de l'inauguration du pavillon, Jean Nouvel a indiqué apprécier que la structure en préfabriqué installée sur le parvis de l'IMA depuis plusieurs années soit partie pour l'occasion (elle a trouvé un point de chute dans le Nord-Pas-de-Calais).

"Le Mobile Art est une vraie architecture nomade, qui est faite pour se promener", a souligné Jean Nouvel. "On a envie de caresser l'objet", a-t-il confié.

Pour sa part, Zaha Hadid dit avoir "toujours aimé" le bâtiment de l'IMA.

Pour Dominique Baudis, "l'idée est de garder le plus longtemps possible" sa création sur le parvis et d'en faire un lieu d'expositions temporaires autour de la création arabe contemporaine.

Une trentaine des projets internationaux de Zaha Hadid sont présentés dans l'exposition. En France, elle a conçu la tour de la CMA-CGM à Marseille et le bâtiment Pierre Vives pour le département de l'Hérault, actuellement en construction à Montpellier.

Récemment, Zaha Hadid a dessiné le Maxxi, premier musée national d'art contemporain d'Italie, à Rome.

L'exposition sur le site de l'IMA